
#CILE2015 Les Participants
>> 3e Conférence Annuelle Internationale du CILE, Bruxelles, mars 2015 <<
Biographie
Le Docteur Yasin est titulaire de deux licences, en Sharia (1964) et en droit (1965), de l’Université de Damas. Il est également titulaire de masters en Sharia (1968) et en droit (1968) de l’Université al-Azhar du Caire. Il a obtenu son doctorat en Sharia de l’Univer- sité al-Azhar en 1972. Spécialiste du droit comparé et de la politique islamique, le Docteur Yasin a publié de nombreux ouvrages dont Al-Iman (La foi), Abhath Fiqhyyah fi qadaya tibbyyah (Recherches juridiques sur les questions médicales contemporaines) et plus récemment Mabâhith fī al-‘aql (Philosophie de la raison). Il est l’auteur d’une trentaine d’articles de recherche sur des questions médicales et sur la zakat contemporaine.
Il a été membre d’une trentaine d’institutions éducatives et de recherche, dont le comité scientifique de l’Encyclopédie juridique publiée par le Ministère des Affaires religieuses du Koweït ; et fait partie du comité de rédaction de nombreuses revues universitaires et de la direction de fonds de recherche. Il a reçu en 1989 le prestigieux prix de l’Organisation islamique des Sciences médicales (IOMS) dans le domaine de la jurisprudence médicale, de la part de la Fondation du Koweït pour l’Avancement des Sciences. Le Docteur Yasin a travaillé dans divers établissements d’ensei- gnement supérieur, en particulier les Universités de Jordanie, du Koweït et du Qatar et l’Université Mondiale des Sciences islamiques et de l’Éducation. Il est actuellement Professeur à la Faculté de Sharia et de Droit, Université Mondiale des Sciences islamiques et de l’Éducation (WISE), Jordanie.
Titre de la conférence (Panel: Islam et Science)
Les difficultés posées aux conceptions islamiques par la théorie de l’évolution
Résumé
- La conception islamique du monde considère comme établi de façon irréfutable que Dieu est le Créateur de toute chose, ce qui ne saurait être remis en question. Or, on sait que Darwin ramenait toutes les espèces vivantes à une seule espèce originale ou à quatre et qu’ayant d’abord considéré qu’il était difficile d’attribuer leur apparition à autre chose qu’à un Créateur tout-puissant et omniscient, il est ensuite revenu sur cette idée, considérant que cela ne pouvait être prouvé et qu’il appartenait à chaque être humain de croire ou de ne pas croire au Créateur. Il semblait considérer que cela n’était pas lié à la théorie de l’évolution et à l’ap- parition des êtres vivants et de l’homme, alors qu’en réalité l’apparition de la vie est le principal chaînon de l’évolution puisqu’elle en est le point de départ. En tout état de cause, son incertitude face à la croyance au Créateur est en totale contradiction avec le credo islamique.
- Darwin attribue le développement des espèces à la lutte pour la vie et à la sélection naturelle, selon la règle de la survie du plus fort. Il implique que l’évo- lution est le résultat du déterminisme sans que le Créateur n’y joue de rôle, les choses étant liées les unes aux autres par des causes intrinsèques attribuables à la nature. Ceci est également en contradiction avec la croyance au destin voulu par Dieu : cette contradiction repose sur le fait que pour Darwin, l’évolution ne fait pas partie du plan divin pour la création ; il ne suffit pas pour résoudre cette contradiction que Darwin admette que Dieu a créé l’espèce primordiale, s’il considère qu’après cela Dieu a cessé d’intervenir dans la création.
- L’extension de la théorie de l’évolution à l’être humain pose un autre problème : la conception islamique affirme catégoriquement qu’Adam a été créé par Dieu de deux éléments et qu’il porte en lui le souffle divin. Or, l’âme n’a été insufflée que dans un corps appartenant à une espèce particulière apte à obéir à ses ordres. En outre, les textes irréfutables indiquent également qu’Adam n’a pas été créé sur la terre où nous vivons, mais que Dieu l’y a fait descendre après l’avoir créé humain. Nous ne pensons pas que Darwin admette ce lieu dans sa théorie.
- L’argument de la survie du plus fort est en contradiction avec les textes cora- niques qui affirment que Dieu peut accorder la victoire aux faibles sur les forts, un thème récurrent dans toutes les histoires des prophètes. Ce principe darwinien ne peut donc s’appliquer à l’être humain selon la conception islamique, sauf si l’on accepte que le facteur déterminant est la volonté de Dieu d’accorder la préférence à une espèce entière sur une autre pour un dessein connu de Lui : l’introduction de cette conception religieuse islamique modifierait le concept de la survie du plus fort.
- La théorie de Darwin appliquée à l’homme et à son évolution future sans évocation d’une fin quelconque, est en contradiction avec la croyance islamique en la fin de la vie humaine et du monde, en l’au-delà, en la rétribution et en l’éternité par la volonté divine. Sa théorie implique une chaîne continue et infinie d’évolution et d’apparition des espèces. Étant basée sur la survie du plus fort, elle implique également que l’être humain tel que nous le connaissons est à son plus bas niveau et qu’il évoluera jusqu’à atteindre un statut proche du divin – que Dieu nous protège. Or, des hadiths à transmission multiple confirmés par certains versets coraniques indiquent que l’Heure dernière arrivera quand la terre sera peuplée des pires créatures, et non pas des plus fortes.
Vidéo
(à partir de 1 heure 7 minutes 40 secondes)
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