Politics

On a beaucoup écrit au sujet de l’islam et de la politique, de la législation islamique et de l’« Etat islamique » : la controverse a traversé le XXème siècle, lorsque les musulmans, dans les pays à majorité musulmane, ont tenté, durant la période postcoloniale de trouver un régime politique qui résisterait au système sécularisé occidental. Aujourd’hui encore, après les soulèvements récents dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, cette discussion reste centrale pour déterminer l’avenir des pays à majorité musulmane et de leur régime politique. Au-delà de la discussion concernant « l’Etat islamique », on se réfère à présent à l’Etat « civil » (alors que certains se réfèrent encore à l’Etat « islamique » ou à « la charia » dans la construction ou la formation d’un nouveau modèle politique). En ce qui concerne la législation et l’éthique islamiques, il est important de nous interroger sur ce que sont les valeurs éthiques et sur la manière dont l’éthique peut être conciliée avec la politique. Pour ce faire, nous avons besoin d’étudier les principes que renferment les textes et les objectifs que nous devons réaliser en ce qui concerne la bonne gouvernance. Nous devons poser la question même du sens de la « bonne gouvernance » d’un point de vue islamique et des valeurs éthiques sur lesquelles nous devons la faire reposer. Au-delà des modèles historiques et des discussions concernant la structure politique, il importe de réfléchir à la politique et au pouvoir, et à traiter la manière dont l’éthique, les principes et les objectifs islamiques majeurs (maqâsid) invitent les musulmans du monde – que ce soit dans les pays à majorité musulmane ou dans les communautés musulmanes de l’Ouest, ou en minorités religieuses– à appréhender leur citoyenneté, le pouvoir et la structure politique de façon générale. Est-il possible de réfléchir à l’éthique en politique, à l’éthique de la citoyenneté, ou même à celle de la société civile? Ce sont des questions centrales et les savants de la législation islamique, les experts politiques, les sociologues, les spécialistes en sciences humaines doivent se rencontrer, pour au moins poser les questions les plus essentielles auxquelles nous sommes confrontés dans le monde globalisé. La notion de nation n’est plus la seule référence et, d’un point de vue islamique, il est fondamental de réévaluer quelques études et approches traditionnellement acceptées par le passé en vue de traiter la situation actuelle du monde, entre les nations et les relations internationales.